Papavéracées. Papaveraceae. Papaver. Pavot.

Papaver somniferum L. Pavot somnifère.
Cultivé et subspontané ; quelquefois spontané sur le littoral de la Méditerranée.
Localisation.
Habitats : Endroits incultes, champs.
Fleurs rougeâtres, violettes, blanches ou rosées et tachées de noir à la base.
Taille : 0,3 à 1,2 mètre.
Fleurit du mois de juin à juillet.
Plante annuelle ou bisannuelle.

Papaver somniferum L. Photo : Marseille (13) - 20 mai 2018 BERNARD Ginesy [CC BY-SA 2.0 FR], via Tela Botanica.

Papaver somniferum L. Photo : Marseille (13) - 20 mai 2018 BERNARD Ginesy [CC BY-SA 2.0 FR], via Tela Botanica.

Papaver somniferum L. Photo : Marseille (13) - 20 mai 2018 BERNARD Ginesy [CC BY-SA 2.0 FR], via Tela Botanica.

Papaver somniferum L. Pavot somnifère. Plante annuelle, très glauque ; tige de 40 cm. à 1 mètre, robuste, creuse, peu rameuse ; feuilles grandes, incisées-dentées, les caulinaires embrassantes ; fleurs rougeâtres, rosées ou blanches, très grandes ; filets des étamines blancs, en massue ; stigmates 8-15, sur un disque à lobes profonds, écartés ; capsule grosse, subglobuleuse, glabre.

NOMS VULGAIRES. - En français : Pavot, Oeillette, Pavot-des-jardins, Pavot-blanc (variétés à graines blanches), Pavot-noir (variétés à graines noires). En allemand : Garten-Mohn, Mâhen, Mage. En flamand: Heulbloem, Heulzaad. En italien: Papavero, Sdormia. En anglais: Garden-poppy, Chessbolls.

USAGES ET PROPRIÉTÉS. - Le type principal (Papaver officinale) dans l'Est de la France, et la race Papaver setigerum en Belgique et dans le Nord de la France sont cultivés en grand pour leurs graines qui peuvent fournir environ 40 % d'huile (huile d'oeillette). En Alsace, on cultive la variété dite « Pavot-aveugle », (var. inapertum) dont les capsules ne présentent pas d'ouvertures. L'huile d'oeillette est jaune, très fluide, à odeur de noisette. On donne les graines comme nourriture aux oiseaux. - La sous-espèce Papaver hortense est cultivée comme plante ornementale;il en existe un très grand nombre de variétés, à fleurs simples et à fleurs doubles, colorées de teintes variées, du blanc au brun-noir, en passant par le rose, le rouge et le violet. - C'est cette espèce qui fournit l'opium, médicament très important. Pour extraire l'opium, on fait des incisions dans la partie externe des capsules encore un peu vertes. Il s'en écoule un suc laiteux, amer, qui prend, au contact de l'air, une couleur jaune, puis d'un brun-rougeâtre, et qui a la consistance du miel. On malaxe cette substance, et on en fait des pains que l'on met à sécher à l'ombre. - Les alcaloïdes sont en proportion variable. Les principaux sont : la morphine (C17 H19 AzO3, d'après Sertuerner), la narcéine (C23 H27 AzO8), la narcotine (C22 H23 AzO7), la papavérine , la codéine , d'après Robiquet) qui est la méthylmorphine, la thébaïne (C19 H21 AzO3). - L'opium fait la base du « sirop de Diacode » et du « laudanum », médicaments calmants. A dose assez élevée, il agit d'abord comme stimulant des fonctions intellectuelles, puis détermine un sommeil profond et agité; à faible dose, il calme les douleurs. C'est dans ce dernier but qu'on emploie la morphine (sous forme de chlorhydrate), à très faible dose. La codéine est employée pour calmer la toux; elle produit un engourdissement des fonctions cérébrales. On fait aussi usage des capsules non encore mûres (Têtes-de-Pavot) en décoction calmante; remède dangereux. - Vénéneux, par ses fruits.



Flore de France page 7857