Genre: RUBIA GARANCE (du mot latin ruber, rouge; couleur des
racines). -En allemand : Krupp. En flamand : Krappe. En italien: Robbia. En
anglais: Madder. - Ce genre est caractérisé à la fois par la
corolle à 4 ou 5
pétales étalés soudés entre eux seulement à la base et par le
fruit
qui est charnu et noir à la maturité. Les divisions du
calice ne sont pas développées ou sont à peine visibles.
Rubia peregrina L. Garance voyageuse (y compris Rubia lucida L. et Rubia tinctotum L.) [Synonyme : Galium peregrinum Franchet]. Plante
vivace atteignant souvent ou dépassant 1 mètre,
glabre, à
racine longuement
rampante ;
tiges ascendantes ou
diffuses,
grimpantes-accrochantes, munies sur les angles d'
aiguillons crochus ;
feuilles ovales-
lancéolées,
persistantes, coriaces, à bords
cartilagineux pourvus, ainsi que la
nervure médiane, d'
aiguillons crochus, sans réseau de
nervures secondaires ;
fleurs d'un jaune pâle, en petites
cymes axillaires et terminales ;
corolle à
lobes brusquement terminés en longue pointe ;
anthères ovales ou
suborbiculaires ;
stigmates en tête ;
baies sub
globuleuses, noires (4-6 mm. de diam.).
NOMS VULGAIRES. - Pour la sous-espèceRubia lucida. En français : Garance-sauvage, Petite-Garance. En allemand : Krupp,
Ausländische-Röte, Fremde-Röte, Fremder-Krapp. En italien : Robbia-salvatica, Rubbia-salvatica. En anglais : Wild-madder,
Evergreen-cliver. Pour la sous-espèce Rubia tinctorum.-En français: Garance, Rouge-des-teinturiers. En allemand : Färberröse,
Farberwurz, Rothewurzel, Krapp. En italien : Robbia-tinctoria, Robbia-domestica. En anglais : Madder, Warence, Dyer's-madder.
USAGES ET PROPRIÉTÉS. - La sous-espèce Rubia tinctorum a été cultivée depuis les temps les plus anciens pour la teinture
rouge que l'on extrait de ses
racines et de ses
tiges souterraines, l'alizarine, matière colorante rouge qui, fixée dans les tissus par un mordant
d'alumine, leur donne une couleur solide et éclatante. En 1868, Groebe et Liebermann ont reproduit l'alizarine par synthèse en partant, de
l'anthracène, carbure extrait des goudrons de houille, et la fabrication chimique de cette substance colorante a réduit peu à peu les cultures
de la Garance, abandonnées maintenant. Mélangée à la nourriture des animaux, la Garance colore en rouge la partie des os qui se forment ;
cette propriété a servi à des expériences physiologiques pour déterminer le temps au bout duquel un os renouvelle complètement la
substance des os. - On trouve dans les parties souterraines de la Garance plusieurs glucosides : l'alizarine-glucoside (C26 H28 O4), sous
l'action de la diastase appelée rubiase, se décompose en dextrose et en alizarine (C14 H8 O4) ; la purpurine-glucoside, sous une action
analogue, se décompose en dextrose et en purpurine (C14 H8 O5) ; la rubiadine-glucoside (C21 H20 O9), sous une action analogue, se
décompose en dextrose et en rubiadine. Les
racines contiennent une certaine proportion d'alizarine à l'état libre, ce qui leur communique leur
couleur rouge ; elles renferment en outre une substance verte, la chlorogénine, des sels alcalin, de l'acide citrique, 14 à 15 pour 100 de
sucres (saccharose, dextrose, etc.), des matières pectiques, du camphre de Garance (C20 H18 O2), un carbure d'hydrogène (C20 H16), etc.
L'analyse des cendres de la plante donne 21 à 50 pour 100 de chaux, 34 à 52 pour 100 de potasse, 2 à 3 pour 100 d'acide sulfurique, 3 à 6
pour 100 de magnésie, une proportion variable de soude, 4 à 6 pour 100 de chlore, 6 à 16 pour 100 de silice et 0,3 à 2,8 pour 100 de
sesquioxyde de fer.