Reseda luteola L. Réséda jaunâtre. [Synonymes : Luteola tinctoria Webb.; Reseda undulata Gilib.]. Plante
bisannuelle,
glabre, verte ;
tige de 50 cm à 1 mètre, dressée, robuste, anguleuse ;
feuilles toutes simples,
oblongues-
lancéolées,
entières, les
radicales ondulées et en
rosette ;
fleurs d'un jaune verdâtre, en
grappes spiciformes très longues, denses, raides ;
pédicelles courts, égalant le
calice ; 4
sépales dressés-appliques,
oblongs,
obtus, non
accrescents ; 3-4
pétales, à laciniures assez courtes ; 20-25
étamines, à
filets un peu dilatés à la base ; capsules dressées, petites, ovoïdes, à 3 dents acuminées;
graines noires, luisantes.
NOMS VULGAIRES. - En français : Gaude, Réséda-des-teinturiers,
Grand-Réséda, Herbe-à-jaunir, Herbe-jaune, Herbe-maure,
Réséda-commun, Herbe-des-juifs. En allemand : Gelbkraut, Wau-Resede,
Färber-Wau, Wau. En flamand : Wouw. En italien : Luteola, Bietola-giala,
Biondella, Guadone, Erba-guada, Guaderella dé-tintori, Betolina, Pancella.
En anglais : Wild-woad, Yellom weld, Dyer's-weed, Dyer's-rocket.
USAGES ET PROPRIÉTÉS. - Cultivé en France, Allemagne et Angleterre
comme plante tinctoriale. Toutes les parties de la plante contiennent un
principe colorant jaune qui est considéré comme la plus solide et la plus
belle des teintures jaunes. Cette culture est beaucoup moins développée
qu'autrefois. On distingue deux variétés cultivées : la « Gaude de
printemps » et la « Gaude d'automne » ; cette dernière est plus productive.
On dessèche les plantes et on les vend en bottes; on extrait de la Gaude
une belle laque jaune. On peut aussi employer la plante fraîche pour la
teinture. Les
graines contiennent une huile grasse, verdâtre, qui a été
employée autrefois pour l'éclairage. Dans le Comtat-Venaissin, les juifs se
servaient de la Gaude pour teindre leurs habits et leur coiffure, alors qu'ils
étaient obligés d'être vêtus de jaune, d'où le nom vulgaire d' «
Herbe-des-juifs ». - Les abeilles visitent parfois les
fleurs de cette espèce
pour y récolter du nectar. La Gaude doit son principe colorant à la lutéoline
que Chevreul a obtenu cristallisée en aiguilles jaunes, et dont la formule est
C15 H10 O6 (d'après Perkin). - La
racine a été usitée comme apéritive. Elle
a été employée aussi contre les vers intestinaux.