Pinus pinaster Aiton. Pin maritime [Synonyme : Pinus maritima Lam.]. Arbre élevé, à écorce profondément gerçurée-écailleuse ; feuilles géminées, longues de 10-20 cm., raides, épaisses, souvent contournées, d'un vert blanchâtre ; chatons mâles ovoïdes, jaunâtres, longs de 1 cm. environ ; cônes oblongs-coniques aigus, longs de 12-18 mm., d'un roux vif et luisant, subsessiles et réfléchis ; écailles à écusson épais, pyramidal, caréné en travers, portant au centre un mamelon court et pyramidal ; graines assez grosses, longues de 8-10 mm., d'un noir luisant sur une face, à aile 4-5 fois plus longue qu'elles.
NOMS VULGAIRES. - En français : Pin-des-Landes, Pin-de-Bordeaux, Pin-à-trochets, Pin-du-Maine, Pin-de-Corté, Pinastre. En anglais : Sea-Pine, Bordeaux-Pine, Cluster-Pine, Pivaster. En allemand : Seekiefer, Sternkiefer, Strandkiefer, EuropäischeTerpentinkiefer, Kiefer-von-Bordeaux, Pinaster. En flamand : Zeeden, Zeepijnboom, Strandpijn, Cluster-Pijn, Den-van-Bordeaux, Heksenmast. En italien: Pinastre-grande, Pino-salvatico.
USAGES ET PROPRIÉTÉS. - Le Pin maritime est utilisé pour boiser et fixer les dunes. - Le bois a l'aubier blanc et le coeur rougeâtre. Il sert à la fabrication de madriers, de charpentes, de caisses et de tonneaux d'emballage. Les constructions navales et la menuiserie l'utilisent, et on en fait aussi des poteaux, des pilotis, des échalas et de la pâte à papier. II est également employé comme bois de chauffage. - Le Pin maritime est soumis au " résinage " ou "gemmage " dans le but de recueillir la résine ou térébenthine brute qui se trouve dans les canaux sécréteurs du bois et c'est surtout dans les Landes que s'effectue cette pratique qui est une source de richesse pour la région. Le résinage se fait du 15 février au 15 décembre et dès que l'arbre a atteint 1 mètre 20 de tour à la base. Après avoir aminci et uni l'écorce d'un côté, le résinier pratique au pied de l'arbre, dans l'aubier, une entaille de 10 cm. de hauteur sur 3 cm. de largeur appelée " quarre " ; un auget en terre fixé au bas sert à recueillir la résine et chaque semaine le résinier se livre au " piquage " de la quarre, c'est-à-dire la rafraîchit et enlève un copeau à la partie supérieure. L'auget est remonté de temps à autre et au bout de 5 ans la quatre atteint 3 à 4 mètres. Une seconde quatre est alors commencée en laissant une bande d'écorce entre elle et l'ancienne. Un gemmage bien conduit peut durer 150 ans, mais lorsqu'un arbre doit être abattu on pratique le "gemmage à mort " en établissant des quartes sur tout le pourtour et en conduisant l'opération plus rapidement. De nos jours on procède aussi au gemmage d'une façon un peu différente dans laquelle on utilise des appareils et récipients métalliques. Un Pin croissant en massif peut donner par an de 2 à 5 kg. de produits bruts. Ce sont la " gemme " ou résine molle récoltée dans les augets, le " galipot " ou gemme solidifiée le long des quarres et le "barras ", galipot mêlé d'écorce, de copeaux, etc. L'industrie retire de ces produits : les " pâtes de térébenthine " qui sont des liquides visqueux, l'essence de térébenthine avec comme résidu le " brai sec " ou " colophane ", et enfin par carbonisation de tous les débris et résidus la " poix noire " qui mélangée à du goudron constitue le " brai gras ". - Les souches de ce Pin fournissent en les carbonisant du goudron. - Les feuilles servent à fabriquer la " laine de la forêt " dont on fait de l'ouate ou, après l'avoir filée, des tissus.