Punica granatum L. Arbrisseau de 2-5 mètres, à rameaux un peu épineux ; feuilles opposées, oblongues, entières, glabres et luisantes, caduques, sans stipules ; fleurs toutes d'un rouge écarlate, régulières, grandes, sessiles, solitaire ou 2-3 au sommet des rameaux; calice rouge, charnu, à tube soudé à l'ovaire, à 5-7 lobes coriaces persistants ; 5-7 pétales, insérés à la gorge du calice ; étamines nombreuses ; 1 style, à stigmate en tête ; fruit gros, charnu, subglobuleux, contracté en col, d'un jaune rougeâtre, à graines nombreuses, serrées, anguleuses, pulpeuses et acidulées.
NOMS VULGAIRES. - En français : Grenadier, Balaustier, Migranier. En allemand : Granatbaum, Balluster, Margaretenblum. En
flamand : Granaatboom. En italien : Granato, Melagrana, Granata. En anglais : Pomegranate, Carthaginian-apple.
USAGES ET PROPRIÉTÉS. - L'espèce semble originaire de la Transcaucasie; sa culture a été introduite en Europe par les Romains
du temps des guerres avec Carthage. On cultive le Grenadier pour ses fruits comestibles, appelés « grenades» ou, « balaustes », on
consomme la partie charnue, pulpeuse du tégument des graines dont le goût est a la fois aigrelet et sucré. Les grenades sont
mangées à l'état frais ou assaisonnées avec du rhum et du sucre, ce qui les rend plus faciles à digérer. On le cultive en pleine terre
dans la Région méditerranéenne, en espalier dans le Centre de la France et en caisses (que l'on met en hiver dans les orangeries)
dans le Nord. - Cultivé comme arbre d'agrément pour ses fleurs couleur de sang; on choisit dans ce but les variétés à fleurs doubles,
qui ne produisent pas de fruits. - L'écorce de la grenade appelée malicornium ou « cuir de pomme » peut remplacer la « noix de galle »
dans la fabrication de l'encre en produisant la fermentation gallique ; elle est encore utilisée par les indigènes du Nord de l'Afrique pour
la préparation des maroquins jaunes. L'écorce de la grenade est très astringente ; son principe actif est un alcaloïde, la pelletiérine :
c'est aussi un vermifuge énergique. L'écorce de la racine est employée comme remède contre le ténia, mais elle constitue un
médicament difficile à supporter, causant des vomissements et parfois même des étourdissements. - La partie extérieure de la racine
contient plusieurs alcaloïdes : la pelletiérine, l'isopelletiérine, la méthylpellétiérine, ainsi que les acides tannique, gallique, malique, de
la mannite et du malate de calcium. Les cendres de cette écorce sont très riches en chaux (plus de 76 p. 100); elles renferment aussi
de la potasse de la magnésie, de la silice, de l'acide phosphorique, de l'acide sulfurique, du sesquioxyde de fer et du chlore. Il y a dans
le fruit jusqu'à 12 p. 100 de sucre interverti, de la saccharose, une diastase, l'invertine, de l'acide malique et de l'acide citrique. L'écorce
du fruit a une composition assez analogue à celle de la racine, mais contient en outre un principe amer spécial, la granatine.